Sélection octobre 2025 : littérature générale
- Mavou La Mauvaise Herbe

- 20 sept.
- 7 min de lecture
Chaque mois, je vous propose une sélection de nouveautés littéraires dans différents genres. Voici celles qui ont retenu mon attention en octobre 2025, du côté de la littérature générale.

La Bonne mère de Mathilda Di Matteo, aux éditions L'Iconoclaste (368 pages)

Résumé : Pour la première fois depuis qu'elle a quitté Marseille pour faire ses études à Paris, Clara retourne voir ses parents. Elle est accompagnée de Raphaël, d'origine bourgeoise, auquel elle cache son accent, ses émotions et le milieu dont elle provient. Dès le premier regard, la mère de Clara ne l'aime pas. Elle voit en lui la preuve qu'elle n'aurait jamais dû laisser partir sa fille. Premier roman.
Le petit mot de Mavou : cette année, la rentrée littéraire est vraiment sous le signe des relations familiales (encore plus que les années précédentes...!)
Finistère de Anne Berest, aux éditions Albin Michel (432 pages)

Résumé : Anne Berest poursuit sa grande exploration des « transmissions invisibles » et ses interrogations autour de la trans-généalogie. De quoi hérite-t-on ?
« À chaque vacances, nous quittions notre banlieue pour la Bretagne, le pays de mon père, celui où il était né, ainsi que son père - et le père de son père, avant lui. Le voyage débutait gare Montparnasse, sous les fresques murales de Vasarely, leurs formes hexagonales répétitives, leurs motifs cinétiques, dont les couleurs saturées s'assombrissaient au fil du temps, et dont l'instabilité visuelle voulue par l'artiste, se transformait, année après année, en incertitude. » Après La Carte Postale et Gabriële, Anne Berest déploie un nouveau chapitre de son oeuvre romanesque consacrée à l'exploration de son arbre généalogique : la branche bretonne, finistérienne, remontant à son arrière-grand-père. Ici, la petite et la grande Histoire ne cessent de s'entremêler, depuis la création des premières coopératives paysannes jusqu'à mai 68, en passant par l'Occupation allemande dans un village du Léon et la destruction de la ville de Brest.
Le petit mot de Mavou : La Carte postale est encore dans ma pile à lire mais ce nouveau roman m'attire déjà. J'ai beaucoup aimé son passage dans La Grande Librairie.
Le Livre de Kells de Sorj Chalandon, aux éditions Grasset (384 pages)

Résumé : Le Livre de Kells est le douzième roman de Sorj Chalandon qui, une fois encore, a puisé dans son expérience personnelle pour raconter un épisode de sa vie. À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim. Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l’existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de Kells, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l’accueillir, l’aimer, l’instruire et le réconcilier avec l’humanité. Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d’espoirs mais aussi de dérapages et d’aveuglements. Jusqu’à ce que la mort brutale de l’un de ces militants, Pierre Overney, pousse La Gauche Prolétarienne à se dissoudre. Certains ne s’en remettront jamais, d’autres chercheront une issue différente à leur combat. Ce fut le cas pour l’auteur, qui rejoignit « Libération » en septembre 1973.
Le livre de Kells est une aventure personnelle, mais aussi l’histoire d’une jeunesse engagée et d’une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction appropriée…
Le petit mot de Mavou : Comme le dirait très amoureusement une ancienne collègue (coucou Crushy si tu passes par-là) : "Sorj, c'est Sorj...". On l'aime cet auteur. Oui, beaucoup.
Les Choses qu'on dit de Mathou, aux éditions Robert Laffont (224 pages)

Résumé : Léa pensait avoir des parents comme tout le monde. Mais chaque famille cache un secret, et celui aujourd'hui révélé lui fait l'effet d'une explosion.
La vie de Léa bascule le jour où son père lui révèle le secret de son enfance. La colère qui monte va bien au-delà de ce qu'elle attendait. À un moment décisif de sa vie, Léa va devoir trouver les mots pour se sauver elle-même. Et si parler à nos parents était une question de survie, que leur dirions-nous ?
Le petit mot de Mavou : Mathou est connue pour ses BD, cette fois-ci, elle se lance dans le roman !
Colza de Guillaume Ledoux aux éditions Le Cherche Midi (256 pages)

Résumé : Dans une petite ville de province, un jeune homme, empêtré dans son travail et ses relations tragicomiques, cache un secret : sa passion pour l'écriture. Loin de tout, il s'essaye à raconter des histoires dans lesquelles on croise pêle-mêle un lord anglais, une revenante, un braconnier et quelques pingouins. Son seul lecteur est plombier, et l'encourage autant qu'il le peut. Bientôt, une rencontre bouleverse la vie de l'apprenti écrivain.
Un récit qui commence dans le cirque de la rue, avec ses clowns et ses ivresses, pour basculer peu à peu dans une beauté émouvante et rédemptrice. On rit beaucoup, on pleure un peu, c'est la vie. Mais pas vraiment la même pour tout le monde. Au-delà d'une réflexion poétique sur la ruralité, la réussite et les différences de classes, Colza nous entraîne dans un conte addictif dont il est difficile de ne pas tourner les pages pour dévorer la suite.
Le petit mot de Mavou : un homme cachant sa passion pour l'écriture, sauf à son plombier, il ne m'en faut pas beaucoup plus pour m'intriguer...
Impératrices des airs de Pete Fromm aux éditions Gallmeister (432 pages)

Résumé : Midge et Flea sont comme deux sœurs. Elles ont grandi dans le Montana, élevées par leurs pères, Taz et Rudy, deux amis. La mère de Midge est morte en couches. Celle de Flea est partie peu après sa naissance.
Alors que ses études éloignent Midge du cocon familial, Flea ressent de plus en plus vivement l’absence de sa mère, dont son père refuse de lui parler sérieusement. Tourmentée par la question de ses origines, elle retrouve sa trace non de loin de là, au Canada. Flea décide de partir à la rencontre de cette femme. Entre doutes et curiosité, elle devine qu’elle s’apprête à aborder un moment décisif de son existence : celui de son passage à l’âge adulte .
Des paysages sauvages du Montana aux lacs de l’Ouest Canadien, un roman éblouissant de justesse peuplé de personnages aussi émouvants qu’attachants.
Le petit mot de Mavou : Un de mes auteurs de "nature writing" favori ! J'avais adoré son livre intitulé Lucy In the Sky (et pas uniquement à cause de son titre).
Fleurs de nuit de Peace Adzo Medie aux éditions de L'Aube (464 pages)

Résumé : « Ma mère savait qu’en grandissant, ma cousine briserait tout ce qu’elle toucherait, même les personnes qui l’aimaient. »
Selasi et Akorfa, deux cousines nées le même jour, partagent tout. Pourtant, plus tard, Selasi semble en vouloir de manière inexplicable à celle qu’elle a aimée comme une sœur. Akorfa, de son côté, part aux États-Unis pour réaliser leur rêve, à sa mère et à elle : devenir médecin. Mais tout ne se déroulera pas comme prévu... Akorfa, confrontée au racisme et aux réalités du quotidien d’une fille noire, apprendra à vivre pour elle-même et non plus pour sa famille. Lorsqu’elle doit retourner au Ghana et que son chemin croise celui de Selasi, de nouveaux secrets sont révélés, face auxquels Akorfa devra, elle aussi, se remettre en question.
Le petit mot de Mavou : Une autrice qui m'est totalement inconnue mais dont je souhaite découvrir la plume !
Quand dansent les oiseaux de Kiyoko Murata aux éditions Picquier (320 pages)

Résumé : Io, 92 ans et Someko, 88 ans, sont les dernières habitantes d'une petite île isolée. Umiko, la fille d'Io, veut emmener sa mère sur le continent. Mais la vie des deux plongeuses est si intimement liée à leur île natale qu'Umiko comprend qu'elles ne partiront pas, car elles gardent le souvenir de leurs maris pêcheurs devenus oiseaux après avoir disparu en mer.
Le petit mot de Mavou : Peut-être que vous vous en rendrez vite compte, mais j'ai un faible non seulement pour le Japon, mais aussi par la manière dont les japonais racontent des histoires. Une manière de contempler, de trouver le beau dans chaque seconde de la vie.
Sur la route de San Diego de Lynda Rutledge aux éditions Nami (496 pages)

Résumé : Âgé de 105 ans, Woodrow Wilson Nickel sait qu’il sera le prochain à s’éteindre dans l’hôpital pour vétérans où il vit. Mais il est bouleversé quand il apprend que les dernières girafes risquent de disparaître avant lui.
Car près de quatre-vingt-dix ans plus tôt, en 1938, le jeune Woody s’est lié d’amitié avec deux girafes rescapées, comme lui, du grand ouragan de Nouvelle-Angleterre. Ingénieux et sans attaches, il s’est vu confier le rôle de chauffeur du convoi qui allait conduire ces surprenantes passagères du port de New York au zoo de San Diego, où elles étaient attendues. Une aventure de douze jours et un inoubliable voyage initiatique à travers l’Amérique de la Grande Dépression, qui a fait de lui l’homme qu’il est devenu.
Woody ne peut laisser son histoire se perdre avec lui. Avant de disparaître à son tour, il doit raconter...
Le petit mot de Mavou : Se glisser dans la peau d'un centenaire qui nous parle de ses amis les girafes : oui, bien sûr que je veux lire ce livre.
Paris-Vientiane de Phonevilay Khent aux éditions JC Lattès (252 pages)

Résumé : A l'aube de ses trente ans, Hortense voit ses certitudes vaciller. En plein divorce, elle trouve refuge chez sa tante Savanh qui a fui son Laos natal dans les années 1970. De ce pays, l'un des plus bombardés du XXe siècle, elle a rapporté des couleurs et des saveurs, mais aussi un silence qui ne l'a jamais quittée. Cette cohabitation les bouleverse et les langues se délient. Ces deux générations de femmes, de Vientiane à Paris, se racontent et se répondent dans une quête de sens qui aidera Hortense à explorer ses racines. Un voyage qui lui permettra de trouver le chemin vers elle-même.
Dans ce premier roman, Phonevilay Khent interroge avec habileté et sensibilité ce qui fait héritage, à travers le récit de l'émancipation d'une jeune femme et l'histoire des luttes de son pays d'origine. Une saga familiale en forme de reconstruction intime et collective.
Le petit mot de Mavou : L'histoire du Laos m'est vague, je vous l'avoue. C'est justement pour cette raison que je souhaite découvrir ce livre et de comprendre les conséquences que cela a eu intimement dans les familles.



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