Premiers livres imprimés : une révolution au 15ème siècle - Exposition à la Bibliothèque d'étude et du patrimoine de Grenoble
- Mavou La Mauvaise Herbe

- 28 sept.
- 2 min de lecture

Exposition du 20 septembre au 21 mars 2026
Du mardi au samedi de 13h à 18h

Au 15ème siècle, l’arrivée de l’imprimerie bouleverse l’Europe et change à jamais notre rapport au savoir et à la circulation de l'information. C’est cette révolution que la Bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble nous invite à découvrir avec son exposition "Premiers livres imprimés, une révolution au 15ème siècle". À travers l’histoire de l’invention de l’imprimerie et des incunables, (le petit nom donné aux premiers livres imprimés), l’exposition dévoile aussi un autre trésor : la remarquable collection patrimoniale de la Bibliothèque de Grenoble !
L’exposition ne se contente pas de présenter de magnifiques incunables : elle raconte aussi la vie de leurs possesseurs, des siècles plus tard. En effet, certains de ces livres imprimés portent encore les marques de leurs anciens propriétaires, comme les étiquettes et le blason de François Du Puy, moine chartreux du début du 16ème siècle. D’autres, plus surprenants, ont servi de carnet de famille : parfois, on y a noté les naissances et autres événements marquants d’un foyer, les livres servant de support papier pour se rappeler des moments importants de la vie d'une famille.

On découvre également des volumes abondamment annotés, tel un exemplaire de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, probablement annoté par un moine grenoblois, sûrement très érudit.
Mais c’est surtout un exemplaire de Valère Maxime qui m’a le plus marquée : ses marges sont ornées de petits gribouillages dessinés par une personne qui s'ennuyait sûrement : sur cette photo, on peut voir des souris s'enfuyant à travers les pages, avec un chat semblant les chasser. L'ennui et le griboullage traversent les époques !

L'exposition rappelle combien l’histoire de l’imprimerie est intimement liée à celle de Grenoble. Une grande partie des incunables conservés aujourd’hui proviennent des saisies révolutionnaires ou de la prestigieuse bibliothèque de Monseigneur de Caulet, évêque de Grenoble. Sa collection, convoitée jusqu’à la cour de Russie, fut sauvée grâce à des notables grenoblois qui l’achetèrent pour qu’elle reste dans la ville. C’est l’origine de la bibliothèque publique de Grenoble, fondée en 1772 !

Lors de ma visite, j'ai découvert une figure féminine que je ne connaissais pas du tout : Marie Pellechet. Bibliothécaire à la fin du 19ème siècle (un métier d'homme !), elle fut la première femme à travailler à la Bibliothèque nationale et se lança dans un projet colossal : le catalogue général des incunables en France. Venue à Grenoble, elle collabora avec le conservateur Edmond Maignien pour recenser les trésors de la ville, allant même jusqu’à faire don de plusieurs ouvrages.
Une très belle exposition que je vous recommande !











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